Sous-Bois
Logements
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SITUATION
S’il convient de construire la ville en ville, force est de constater que le plan localisé de quartier (PLQ) de « Sous-Bois » participe d’une logique de densification efficace. Adopté en 2007, le document définit les grands principes d’implantation, de gabarit, de volume et d’aménagements extérieurs pour la réalisation de près de vingt immeubles.
Impliqués dans cette intéressante dynamique, deux Maîtres d’ouvrage s’associent pour la construction de quatre bâtiments dans ce secteur qui ne manque pas d’atouts. Sur la rive droite à deux pas de la place des Nations, le périmètre bénéficie en effet des avantages de la ville (facilité d’accès, proximité avec les commerces ou les équipements), mais aussi de la tranquillité d’une situation en retrait des grands axes de circulation et bien arborisée.
PROGRAMME/PROJET
Répartis dans deux volumes distincts, implantés parallèlement mais décalés avec un premier et un second front, les immeubles occupent un cinquième du PLQ. Leur affectation est dévolue à l’habitation, avec un programme adapté aux exigences propres des deux Maîtres d’ouvrage. Pour les architectes toutefois, pas question de différencier la partie attachée à la Fondation HBM (Habitation Bon Marché) de celle qui revient à la Coopérative d’habitation. Le parti est clairement celui d’un vocabulaire unifié, évitant la prolifération des genres.
Sous un gabarit de R+6+attique, ces constructions jumelles abritent soixante-sept appartements aux typologies traversantes. Simple mais d’une grande rigueur, le plan standard propose deux logements par niveau et fait basculer les pièces à vivre de part et d’autre d’une colonne vertébrale regroupant les sanitaires et la technique. L’alternance de séjours-cuisines et de chambres escamote la notion de façades « avant » ou « arrière » et favorise le dialogue entre les volumes bâtis.
Un choix judicieux au regard des options urbanistiques du PLQ. La politique extrêmement stricte sur les coûts de construction en matière de logements subventionnés à Genève a conduit à une forte optimisation du projet. Des portées statiques calibrées, des gaines centralisées, des éléments de façades standardisés, tout a été pensé dans un but de rationalisation afin de réduire la cherté du bâti et de simplifier au maximum les processus de mise en oeuvre. Cette contrainte économique engendre une expression simple, caractérisée par des modules répétitifs.
Des éléments sandwich (parement extérieur, isolation, mur intérieur) remplissent les façades entre des bandeaux préfabriqués oblongs pour les têtes de dalles. Les alignements sont précis, l’orthogonalité marquée par des percements rythmés et la découpe des loggias dont bénéficie chaque unité de logement. Aux teintes neutres et à la gamme de matériaux réduite s’ajoutent des détails constructifs efficaces, dépourvus d’ornement. Le système de ventilation douce et le chauffage à distance du réseau GNL(utilisation de l’eau du Léman pour rafraîchir et chauffer plusieurs bâtiments dans le périmètre) apportent à l’ensemble le label Minergie®. La réalisation de parois berlinoises garantit le maintien de constructions anciennes sur les parcelles voisines.
Dictée par un cadre financier très serré et compliquée par un accès de chantier exigu, l’opération s’est toutefois déroulée sans accrocs grâce à une impeccable planification, relayée par une excellente coordination en phase d’exécution. Une maîtrise totale qui pose deux volumes supplémentaires dans un quartier à réinventer.