Japan Tobacco International
Bâtiments administratif et commerces
Bâtiments administratif et commerces
HISTORIQUE/SITUATION
Besoin d’unité. Japan Tobacco International (JTI) est présente à Genève depuis un demi-siècle. Jusqu’en octobre 2015, son millier de collaborateurs était réparti dans trois immeubles. La volonté de regrouper toutes les activités de son siège international dans un endroit unique a décidé l’entreprise à édifier un nouveau siège social avec pour objectifs: le maintien à Genève, le choix d’un site qui soit facilement accessible par les transports en commun et près de l’aéroport et une architecture qui soit fidèle aux principes d’innovation et de modernité de JTI.
PROGRAMME
Architecte et pontonnier. Un concours d’architecture sur appel a permis de mandater le bureau de Londres de SOM, les constructeurs de la Burj Khalifa à Dubaï, la tour la plus haute du monde, ou la Freedom Tower sur Ground Zero, à New York. Et c’est sur un terrain en forme de triangle, situé le long des voies de chemin de fer à l’entrée de Genève, non loin de la Maison de la Paix, qu’un bâtiment très particulier a été érigé.
Comme le terrain, le bâtiment se présente comme un tube carré qui se referme sur lui-même en forme de triangle. Les deux longs côtés du triangle ne fusionnent pas au même niveau mais l’un sur l’autre, à une hauteur de 51 mètres. Ils dégagent ainsi deux porte-à-faux de 80 et 60 mètres, cernant une cour intérieure. Seuls deux points d’appui supportent l’immeuble dont la conception tient tout autant de l’art architectural que de celui des constructeurs de ponts.
REALISATION
1 200 postes de travail. Pour assurer le nombre de places de travail nécessaire et offrir aux quelque mille collaborateurs des conditions de vie agréable, le bâtiment présente neuf niveaux hors sol. Par le fait des porte-à-faux, seuls les niveaux trois, quatre, cinq et six permettent une circum-circulation sur toute la surface de l’immeuble. Des ascenseurs assurent une circulation verticale
dans les étages “suspendus”.
Outre les nombreuses zones de réunion ou de travail, un souci tout particulier a été apporté aux espaces de rencontres et d’échanges, de la machine à café à l’auditorium, du fitness aux deux restaurants dont la cafétéria du septième étage dont les espaces extérieurs se déploient en escaliers, côté ouest, avec vue sur le jet d’eau.
Le triangle que dessinent les deux ailes du bâtiment réserve une cour équipée d’un miroir d’eau. Accessible au public, elle permet de traverser le bâtiment de part en part et d’accéder aux passerelles qui surplombent les voies CFF. L’immeuble est complété d’un pavillon annexe, une crèche ouverte aux collaborateurs de JTI et aux habitants du quartier, gérée par le Service de la Petite Enfance de Genève.
LE DEFI
Un meccano en sustentation. Poser un bâtiment de neuf niveaux sur deux seule zones d’ancrage, représente un défi technique gigantesque. La collaboration entre bureaux d’études de Chicago, Londres et Genève a permis cette réalisation exceptionnelle. C’est d’ailleurs à l’art des constructeurs de ponts que les concepteurs ont dû recourir pour résoudre les problèmes très particuliers de sustentation que pose la géométrie du bâtiment.
Ancrée de multiples pieux en profondeur, la structure se compose de 5’700 tonnes d’acier découpées en 12’000 poutrelles métalliques dont la pièce la plus lourde pèse 52 tonnes. Les plus impressionnants des supports sont ceux qui, en oblique, assurent la sécurité des porte-à-faux. Partant du deuxième sous-sol, ils montent, pour le plus haut, jusqu’à 51 mètres. Un tel concept suppose des déformations de la structure tout au long de sa construction.
L’astuce a consisté à monter le meccano de métal dans une position déséquilibrée par rapport au niveau final attendu puis de le tendre par des câbles pour l’amener à la position désirée. A quelques centimètres près - une variation naturelle pour un tel vaisseau - tout s’est stabilisé après avoir coupé les filins.
Economie d’énergie Le bâtiment de JTI répond aux normes Minergie, garantie d’économies d’énergie. Pour atteindre de telles exigences, deux éléments importants entrent en jeu. Le chauffage géothermique est assuré par 104 forages de 257 mètres de profondeur. Une connexion d’appoint sur le réseau GLN - qui procède au pompage de l’eau du Léman pour en récupérer les calories - a été mise en place pour une éventuelle diversification des sources de production d’énergie calorique.
Le second élément déterminant est le vitrage des façades.Près de 1300 panneaux de verre recouvrent 18’500 mètres carrés de façade. Chaque panneau se compose de cinq couches, quatre de verre enfermant un store isolant. Les panneaux sont des modules indépendants prévus pour filtrer la réverbération et s’adapter automatiquement à l’ensoleillement. Ils peuvent cependant être activés manuellement si nécessaire. Devant chaque module vitré, une traverse en aluminium strie la surface en oblique afin de garantir la bonne évacuation de l’eau pluviale.
A l’intérieur, la transparence de l’immeuble, doublée de plafonds actifs et réfléchissants, est complétée par un éclairage intégralement assuré par des leds. Enfin, pour éviter la centralisation des fonctions de chauffage et de ventilation qui mobiliseraient volume et tuyauterie, les neuf étages hors sol sont équipés de leurs propres installations.