Ambassade de Suisse à Séoul
Bâtiments administratif et commerces
Bâtiments administratif et commerces
HISTORIQUE / SITUATION
La parcelle sur laquelle est ancrée l’ambassade de Suisse en Corée est située dans le quartier résidentiel de Jongno-gu, au centre-ville de Séoul. Le bâtiment de la résidence date de 1969, tandis que la chancellerie a été réalisée en 1982. Ces constructions étaient au bout de leur cycle de vie et ne satisfaisaient plus aux exigences définies pour les représentations helvétiques. En raison de la profonde mutation du quartier, de gros travaux d’aménagement auraient dû par ailleurs être entrepris pour garantir le fonctionnement normal de l’ambassade, ainsi que sa sécurité. Autant de considérations qui ont conduit l’Office fédéral des constructions et de la logistique (OFCL) à lancer en été 2012 un concours de projets d’architecture en vue du remplacement de la totalité des bâtiments. Le but était de réunir sous le même toit tous les services diplomatiques et consulaires, ainsi que différentes entités comme le Swiss Business Hub et Suisse Tourisme.
CONCEPT
De nombreux quartiers de Séoul changent brusquement d’échelle, passant d’un tissu de maisons basses à une silhouette dont la verticalité évoque le « skyline » des grandes métropoles. Ainsi, le site de la représentation suisse se retrouve-t-il progressivement enclavé. Epousant les contours de la parcelle définis par la topographie du Gyeonghuigung Park, le nouveau bâtiment de l’ambassade s’efforce dès lors de trouver l’expression adéquate, tant morphologique que sémantique, afin de ne pas renforcer l’association facile entre l’image de l’oasis et de la Suisse. La construction s’inspire de la typologie traditionnelle du Hanok (« maison avec cour »). Son expression, notamment celle de la façade, évoque la mémoire des demeures traditionnelles et propose une image positive, contemporaine et spécifique : l’image d’une ambassade qui s’implante avec modestie dans son pays hôte. Cette forme en spirale symbolise à la fois l’intégration et l’ouverture,
le « natif » et l’étranger, l’aire urbaine et l’aire consulaire.
Le gabarit du bâtiment croît progressivement selon la répartition du programme. Débutant par la résidence et son jardin privatif, la volumétrie se développe ensuite en double hauteur, avec les espaces de représentation orientés sur la cour, pour se terminer de façon dominante, par la chancellerie qui offre, avec ses deux niveaux, une façade d’entrée représentative, côté rue. La grande toiture à pans en aluminium unifie la volumétrie et confère à la nouvelle ambassade son caractère à la fois domestique et iconique. La volumétrie et l’architecture créent une impression d’unité, tout en laissant deviner les divers secteurs de la représentation. Cette unité est notamment due à l’avant-toit du côté de la cour, qui recouvre les liaisons entre l’intérieur et l’extérieur. Un parking semi-enterré de 13 places accessible par une rampe vient compléter l’ensemble. Les aménagements extérieurs matérialisent le concept des trois espaces extérieurs principaux. Les parvis d’entrée sont des places minérales, agrémentés par un bassin de plantes aquatiques, la cour intérieure est minérale, avec un grand bac à plantes, et le jardin privé de l’ambassadeur est une pelouse arborisée.
RÉALISATION
La complexité du projet tenait principalement à sa volumétrie (forme en plan et toiture). L’architecture proposée par Burckhardt+Partner SA va jusqu’au bout des détails de construction, que ce soit au niveau de l’enveloppe, des murs d’enceinte ou des intérieurs. Le béton apparent du mur périphérique porteur présente un aspect veiné obtenu par l’utilisation de coffrages en bois de cèdre dont on a renforcé le côté texturé. Sa mise en oeuvre a nécessité de comprendre et d’optimiser le savoir-faire local. Les meneaux horizontaux et verticaux en béton lisse créent un jeu d’ombres sur la façade. Le projet fait également la part belle au bois. L’épicéa clair est ainsi très présent, formant avec le verre les façades côté cour. Traitée comme une façade, l’enceinte extérieure suit la limite de parcelle, tantôt en mur plein côté rue, tantôt en clôture aux endroits où un dégagement visuel est possible. La guérite du vigile de sécurité est intégrée à l’enceinte.
À l’intérieur, l’ossature et les panneaux bois du plafond sont mis en valeur dans leur état brut, simplement recouverts d’un glacis transparent. Les sols sont composés de matériaux correspondant à leur utilisation : pierre pour les entrées, moquette pour les bureaux et les salles de séance, parquet pour les espaces représentatifs et le logement privé de l’ambassadeur, sol coulé pour le garage et les locaux techniques.
CONCEPT TECHNIQUE
Priorité a été accordée aux énergies renouvelables disponibles sur le site. Des sondes géothermiques et des pompes à chaleur assurent le chauffage et la climatisation. Des panneaux solaires thermiques produisent l’eau chaude sanitaire. L’eau de pluie est récupérée dans un réservoir, pour des fins d’arrosage et de nettoyage des extérieurs. Quant au courant électrique, il provient principalement d’installations photovoltaïques. Ces mesures permettent de couvrir les besoins en énergie à hauteur de 75 % grâce aux énergies renouvelables. Afin de respecter les engagements de l’OFCL en matière de constructions durables, le projet s’appuie sur le programme SméO.