Hôpital Gustave Julliard (HUG)
Etablissements médicaux
Etablissements médicaux
HISTORIQUE / SITUATION
Un quartier en évolution. Implanté au coeur de la ville depuis les années 1940, le complexe des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) est un monde en soi. Prenant sa place dans le quartier fortement urbanisé de La Cluse, il ne cesse de s’agrandir au gré des besoins sanitaires d’une population en constante augmentation. Cet essor démographique mais aussi l’évolution des technologies médicales, le vieillissement des bâtiments des HUG et les nouvelles exigences de confort hospitalier incitent les autorités à envisager une nouvelle construction afin de garantir, pour tous, un accès équitable à des soins de qualité. Dans la foulée du vote pour le crédit d’étude, un concours d’architecture est organisé en 2005. Après quelques ajustements et études complémentaires, l’autorisation de construire se voit délivrée en 2010. Les travaux commencent dès l’année suivant et se terminent cinq ans plus tard, en décembre 2016.
PROGRAMME
Autonomie connectée. La multitude d’affectations concentrées dans le volume bâti témoigne du caractère kaléidoscopique du projet. Émergeant sur le boulevard, l’imposant édifice se divise en deux parties distinctes, avec un socle de quatre niveaux soutenant un bloc de huit
étages.
Les quatre tranches inférieures se raccordent, au bâtiment voisin, assurant une continuité fonctionnelle avec le reste du complexe. Elles permettent d’accéder à toutes les fonctions de l’hôpital (transport et admission des patients) et accueillent les diverses zones publiques (entrée principale, restaurant et pharmacie). S’y trouvent également les soins intensifs et six salles d’opération; des espaces destinés à la vocation universitaire de l’hôpital (salles de visioconférences, centre de l’innovation, auditoire) ; des bureaux pour le corps médical ; un espace de détente et un centre de physiothérapie. Trois sous-sols disposent encore de places de stationnement, de locaux techniques et de vestiaires.
Complètement autonome, les sept niveaux supérieurs sont réservés à l’hospitalisation. Ils abritent notamment cent nonante-six chambres(individuelles ou à deux lits) et quatorze unité de soin. Accessibles aux malades et aux visiteurs, des loggias apportent une lumière naturelle jusqu’au centre du volume.
PROJET
Réponses concrètes. Le nouveau bâtiment concilie deux exigences de force équivalente. Pensé comme un hôtel, il propose un cadre rassurant à des personnes fragilisées qui nécessitent une attention permanente. Dans le même temps, il est le lieu de travail destiné un personnel hautement qualifié et soumis à de lourdes responsabilités.
L’hôpital se doit alors d’offrir un cadre agréable, avec des locaux ergonomiques qui s’organisent de façon intelligible dans une ambiance sereine et accueillante, jamais perturbés par un équipement technique pourtant omniprésent. Afin de garantir confort et efficience,
les flux du public, des patients et du personnel sont séparés.
Ce fonctionnalisme clair dissimule un principe constructif classique et économique avec un système poteaux-dalles en béton armé, contreventé par des noyaux durs s’encastrant dans les sous-sols. Le concept énergétique met en avant une architecture climatique équilibrée, en lien avec la météo locale et limitant les rejets de CO2.
La lumière naturelle reste par exemple la source d’éclairage principale ; l’eau de pluie est récoltée pour les WC, l’arrosage et le nettoyage des parkings. Les besoins en chaleurs sont couverts à cinquante-six pour cent par la récupération d’énergie, à treize pour cent par les cinq cent mètres carrés de capteurs solaires posés sur la toiture et à trente et un pour cent grâce au réseau d’eau surchauffé de l’immense ensemble hospitalier.
À l’image de sa façade tournée le long d’une rue Alcide-Jentzer devenue esplanade publique, espace de respiration et lieu de passage, le bâtiment tisse un lien réel avec la ville. Équipement public d’une ampleur considérable et d’une folle complexité, il s’impose dans le site et s’inscrit comme un nouveau jalon d’une histoire sans cesse en mouvement. Celle des HUG.