Rue John-Grasset 6

L’immeuble, fruit d’une architecture rationaliste des années 60, présentait un état de vétusté avancé. Il accueillait à l’origine un atelier mécanique et un commerce au rez-de-chaussée, ainsi que des appartements et des logements communautaires pour étudiants aux quatre étages courants et dans l’attique décalé.

Le bâtiment a fait l’objet d’une rénovation lourde, ainsi que d’une surélévation de deux niveaux, qui englobe l’attique décalé d’origine. C’est en premier lieu la mixité du programme qui a rendu ce projet particulièrement intéressant. Une crèche se trouve maintenant en lieu et place des commerces et se développe également sur une partie du 1er étage. A l’instar du programme initial, on retrouve des appartements communautaires aux étages 2 à 4, qui permettent d’accueillir un total de 45 étudiants. Chaque appartement regroupe 7 ou 8 chambres individuelles, partageant cuisine et sanitaires.

Aux 5e et 6e étages, ainsi que dans les extrémités des étages inférieurs de l’immeuble, le projet propose des appartements subventionnés et en loyer libre de 3 à 6 pièces. L’ensemble de l’immeuble est soumis à la Loi Générale sur le Logement et la protection des locataire (LGL).

PROJET

Nombreuses contraintes financières et techniques. Lors de sa conception, un des enjeux était de créer un nombre de pièces supérieur à celui que comptait le bâtiment existant. Ceci en reprenant les bases des typologies originelles des appartements, tout en les améliorant légèrement, malgré les contraintes structurelles du bâtiment.

Dans une volonté de préserver le langage architectural de l’existant, et donc des façades, l’isolation intérieure pour les parties d’origine s’est imposée. La façade a été conservée intacte, et a fait l’objet d’interventions, comme le traitement de la carbonatation et le remplacement des menuiseries et des garde-corps. Les allèges en crépi ont été rafraîchies, dans un ton chocolat identique à celui des menuiseries, afin d’accentuer le renfoncement de ces éléments dans la façade.

Pour ce qui est de la surélévation, il s’agit d’une construction légère à ossature bois, qui reprend la trame structurelle des plans inférieurs, mais dont les façades ont leur propre langage. Elle a été pensée comme un volume monolithique, constitué d’ouvertures verticales aléatoires et creusé par endroit pour offrir des loggias ou des terrasses. Le revêtement de façade en Alucobond s’oppose à la brutalité du béton par son aspect lisse, métallisé et réfléchissant, dont la teinte change suivant l’orientation du soleil et les conditions météorologiques. Le choix de la couleur bronze fait écho au gris beige naturel du béton.