LMI Du Parc
Logements
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HISTORIQUE / SITUATION
Un périmètre redéfini. Peu de quartiers genevois ont connu une telle mutation en si peu d’années. Au cœur de la ville, entre le secteur des Charmilles et celui de Saint-Jean, ce périmètre présentait encore pendant les Trente Glorieuses le visage d’une Genève ouvrière, où les usines et les ateliers offraient du travail à tout un chacun.
Vers la fin du 20e siècle, la fermeture des fabriques ouvre des perspectives inédites. Les changements sont importants, mais le quartier n’a pas renié son passé. Transformé, ce patrimoine industriel témoigne de reconversions respectueuses et soignées où l’audace des architectes répond à celle des Maîtres d’ouvrage. Ces derniers imaginent alors un grand immeuble d’habitation bordant le nouveau Parc Gustave & Léonard Hentsch. Là où se trouvait le légendaire stade des Charmilles, le bâtiment sera ouvert sur son époque et adapté à son environnement.
PROGRAMME
Une planification évolutive. L’importante surface disponible permet d’envisager un vaste complexe cohérent.Face aux 3,5 hectares du parc, les 146 mètres de long et les 9 niveaux du puissant édifice épousent sans heurts un paysage remodelé, grâce à l’équilibre donné entre bâti et non bâti. Parallélépipède pur, l’immeuble abrite 140 appartements distribués par 6 entrées dotées de locaux poussettes, vélos et espaces d’appoint. Allant du 3 au 6 pièces, les unités d’habitation sont presque toutes traversantes et profitent de l’orientation est-ouest. Un sous-sol concentre 170 places de parking.
Le concept fort réside dans la volonté de créer des logements à mixité intégrée (LMI). Dicté par le maître d’ouvrage, ce choix induit la présence d’une pièce avec accès indépendant, équipée de sanitaires (kitchenette en option) mais rattachée au reste du logement par la cuisine. Cet espace d’appoint de 20m2 entend répondre aux nouveaux besoins en matière d’habitat urbain. Il peut servir de logement (jeune fille au pair, étudiant, maman de jour, personne âgée) ou à l’activité professionnelle à domicile. Surtout, il peut être utilisé alternativement à l’une ou l’autre affectation en fonction des besoins de la famille. Un parti souple et évolutif qui trouve sa place dans 24 des 96 logements subventionnés et dans 28 des 44 unités d’habitation vendues en PPE.
PROJET
Un immeuble juste, mais pas juste un immeuble. L’organisation novatrice des appartements est cachée sous une expression rationnelle visant une qualité d’habitabilité optimale. Les espaces sont généreux (chambres de 12m2 minimum) et les pièces à vivre jouissent de balcons permettant une réelle appropriation de l’espace extérieur (220cm devant les séjours et les cuisines, 90cm devant les chambres).
S’ouvrant vers l’est, presque tous les logements profitent de la vue sur le parc. Les finitions sont soignées, avec parquet de chêne, menuiseries en bois-métal et, pour la PPE, des chambres pourvues de stores électriques. Les espaces communs des rez-de-chaussée ne sont pas en reste, avec une forte présence de verre (transparent ou émaillé) décliné en une chromatique subtile différenciant chaque entrée. Les balcons s’étirent comme des coursives et structurent l’expression des façades. Les pleins et les vides, la disposition aléatoire des garde-corps opaques ou translucides, les mouvements des grands stores toile font vibrer cette masse immense. Le rythme est franc mais jamais répétitif, banal ou lassant.
Ce parti de simplicité ordonnée se retrouve dans le système constructif. Derrière les balcons, la peau extérieure se compose d’éléments préfabriqués à ossature de bois et panneaux revêtus de stratifié. La structure est en béton armé. La technique atteint le standard Minergie® (ventilation double flux, capteurs solaires en toiture, chauffage à distance des SIG).
Fort et juste, le bâtiment s’affirme au-delà des modes sans rhétorique pompeuse. Une réalisation très aboutie, maîtrisée dans ses moindres détails. Une nouvelle référence architecturale bienvenue dans ce périmètre requalifié.