Centre d'Instruction des Troupes de Sauvetage à Epeisses
Bâtiments administratif et commerces
Bâtiments administratif et commerces
HISTORIQUE/SITUATION
Sur la commune d’Avully, le lieudit d’Epeisses permet à l’armée suisse de s’entrainer à différents exercices depuis les années 1970. Tout près du Rhône, entouré de champs et de forêts, ce site discret et isolé –propriété de la Confédération– présente en effet de nombreux atouts. C’est donc assez naturellement qu’il se voit retenu pour accueillir un projet inédit, conduit par les autorités cantonales.
Né de la fermeture de la caserne des Vernets au centre-ville, l’objectif premier vise la construction d’un centre d’instruction des troupes de sauvetage. Ambitieux et multiforme, le projet entend également mutualiser ses infrastructures pour différents partenaires civils ou militaires (sapeurs-pompiers, protection civile, police, etc.), afin d’optimiser les synergies dans le domaine du secours et du sauvetage. Des prestations pointues aussi recherchées par de nombreux pays qui, sous l’égide des Nations Unies, y envoient troupes et unités de sauvetage en vue de certifications internationales.
PROGRAMME
Incarnation d’une présence militaire modernisée à Genève, ce bâtiment de trois niveaux sur rez-de-chaussée est donc principalement conçu pour la formation des troupes de sauvetage. Il héberge notamment des salles de cours, des dortoirs pour une capacité de 84 lits et un réfectoire avec cuisine professionnelle. S’ajoutent encore des espaces pour la formation militaire, différents bureaux, un centre de consultation médicale, des salles de réunions, un fitness et un auditoire. La belle salle de sport avec installation audio-visuelle a été pensée pour un usage pluriel, pour différents types d’événements et pour différents types de protagonistes. Dehors se trouvent une vaste place d’appel et un parking pour les personnes de passage.
PROJET
Traité en deux parties, le projet profite de la structure d’un abri existant, ancrant fortement dans le terrain un sous-sol et un rez-de-chaussée inférieur. Ce socle minéral sert d’assise au nouveau volume, matérialisant dans le même temps la géométrie de la place d’appel de la caserne.
Les étages supérieurs se développent en forme de « L » dans un vocabulaire en opposition au caractère brut du soubassement : formée par structure mixte (bois-béton), légère et facile à mettre en œuvre, l’enveloppe privilégie une trame verticale très claire où la présence de lames de bois filant de haut en bas favorise l’intégration du bâtiment dans ce contexte campagnard. Dissimulé derrière d’élégants détails formels et des options chromatiques retenues, le système constructif des plateaux reconduit celui des façades. On retrouve la mixité du bois et du béton, le premier pour les sommiers et les poteaux, le second pour les dalles préfabriquées.
Soumis à de forts impératifs fonctionnels, l’intérieur se voit traité avec une sobriété bienvenue. Les sols sont en résine ou en caoutchouc, sauf dans les locaux à usage particulier tels que la salle de sport et le fitness, recouverts d’un revêtement spécifique. Les plafonds assument leur technique, les murs sont bruts ou peints. En contrepied à cette austérité, l’auditoire affiche sans complexe ses matériaux nobles –bois ou tissus– dans une gamme chromatique recherchée. Il abrite également les marbres multicolores de la fresque murale réalisée en 1959 par l’artiste Jacek Stryjenski, transférée de la caserne des Vernets.
Le terrain, proche du Rhône, permet au bâtiment de profiter d’un système d’hydro-géothermie avec pompe à chaleur. Les étages sont tempérés par des panneaux radiants aux plafonds et quelques locaux bénéficient d’un chauffage au sol. L’eau de pluie est récoltée sur une toiture végétalisée couverte de capteurs photovoltaïques, puis stockée pour les chasses d’eau et l’arrosage.
Par la mutualisation des moyens et des ressources, le partage et la coopération, le centre d’instruction des troupes de sauvetage entend répondre aux défis complexes auxquels se confrontent nos sociétés. Une ambition à l’image de l’exemplaire collaboration entre le canton et la Confédération qui a permis la réussite de ce projet.