Villa Les Cèdres
Transformations intérieures
Transformations intérieures
SITUATION / CONCEPT
Le pied à terre du peintre Frédéric Rouge. La villa Les Cèdres, située en aval du village d’Ollon dans le Chablais vaudois, a été construite en 1870 sous l’impulsion d’un certain Monsieur Pick, un Alsacien, qui avait décidé de quitter son pays. Il choisit ainsi de faire construire sa résidence d’été à Ollon et demande à l’architecte lausannois Besancenet de s’en occuper.
En 1902, la maison est à vendre. Le peintre Frédéric Rouge, trop à l’étroit dans son atelier d’Aigle la rachète. Jusqu’en 2012, la maison était aux mains des descendants du peintre, décédé en 1950. Les nouveaux propriétaires décident alors de transformer et restaurer l’ensemble, classé en note 2 à l’inventaire des Monuments historiques du Canton de Vaud.
PROJET
Réhabiliter l’endroit en lui laissant son âme. Le domaine du peintre Rouge englobait plusieurs bâtiments dont la maison principale du peintre, son atelier et un poulailler qui aujourd’hui a disparu. Le parc représente, quant à lui, pas moins de 5’000 m2. L’objectif était de réhabiliter l’endroit en maintenant son caractère tout en trouvant des solutions d’aménagement correspondant aux critères de confort actuels. A l’origine du projet, tant les propriétaires que l’architecte voulaient conserver un maximum d’éléments d’origine. Cependant, la bâtisse ayant souffert d’un manque d’entretien au fil des ans, la démolition intérieure quasi totale a été nécessaire et par voie de conséquence les surprises y relatives. Le projet a par conséquent beaucoup évolué, tout en prenant en compte les exigences des Monuments historiques.
L’ossature extérieure, entièrement en pierre, a donc été conservée, tout comme certains planchers qui ont dus cependant être assainis et renforcés. Quelques plafonds qui présentaient des moulures, staffs et décors ont été entièrement restaurés. La presque totalité de l’habitation a été vidée. La structure porteuse en de nombreux endroits a été consolidée par des profils métalliques noyés. Outre un drainage et des assainissements extérieurs, la totalité des services ainsi que les collecteurs, mis en séparatifs, ont été entièrement refaits à neuf.
Les installations techniques, tel que chauffage, sanitaire et électricité sont entièrement nouvelles. Au sous-sol, une cave voutée avec des pierres appareillées était déjà présente, elle a fait l’objet d’une restauration. À côté de cette dernière, le terre-plein a été excavé, avec reprises en sous-œuvre, pour y installer les techniques et une buanderie.
Les encadrements de fenêtres, en pierre de St-Triphon, ont fait l’objet soit de restauration, soit de remplacement à l’identique. Quant aux fenêtres en chêne simple vitrage, elles ont été remplacées à l’identique, à l’ancienne, mais avec verre isolant, les espagnolettes et les ferrements conservés. Trois fenêtres factices qui semblaient donner un équilibre aux façades ont été percées. Dans certaines pièces, les plates-bandes existantes présentant des décors ont été déposées, remises en état, voire complétées et reposées. Au rez-de-chaussée, l’espace intérieur a été retravaillé en décloisonnant le volume. Une grande cuisine à l’américaine s’ouvre sur le séjour et la salle à manger.
La cage d’escaliers, cloisonnée par des murs d’enceinte a été entièrement déstructurée pour donner de la profondeur à l’espace jour par l’entremise d’un escalier métal et verre, autoportant, réalisé tel un moucharabieh qui offre une plus large perspective et un jeu de lumière qui le met en valeur.
Au premier étage, tel qu’à l’origine, une chambre parentale généreuse prend place au Sud. Une salle de bains, avec accès direct, a été inscrite un Nord. Une petite chambre a été démolie pour faire place à un hall de dégagement et un espace de lecture. La dernière pièce a été affectée en bureau. Un espace buanderie complète l’équipement de ce niveau. Dans les combles, l’ancien galetas fait place à deux chambres à coucher avec une salle de bain privative et une salle de douche. La charpente originelle a été conservée, consolidée et traitée apparente avec ajout de fenêtres pour toit en pente. Un travail appliqué de recherche, à l’aide d’un spécialiste et des Monuments historiques, a été opéré pour la restauration des façades, tant pour la maison principale, les dépendances que pour l’atelier du peintre. Alors que les premières sont traitées dans des tons de blanc-beige et gris pour les fonds et colombages, la seconde a fait l’objet d’un traitement à l’identique strict, respectant, frises, tons avec différenciation de structures et motifs, le tout dans un dégradé allant du rouge brique au rose-rouge.
Quant aux aménagements extérieurs, ils ont porté sur un débroussaillage et un élagage pour une mise en valeur des arbres majeurs. Les accès et les cheminements, ainsi que la terrasse au Sud, ont faits l’objet d’une restauration et d’une nouvelle matérialisation. Un patio intérieur, séparant l’accès principal de la cour, a fait l’objet d’un traitement minéral.