La Jonction-Falaises
Bâtiments administratif et commerces
Bâtiments administratif et commerces
HISTORIQUE / SITUATION
Une place à prendre. Baptisé La Jonction parce que le Rhône et l’Arve s’y rejoignent -nommé avec tendresse La Jonquille par ses vieux habitants- ce quartier situé au sud-ouest de la ville de Genève jouit d’une forte identité. Résolument urbain et proche de toutes les commodités, il reste aujourd’hui encore bouillonnant et bigarré.
Au cœur du secteur, un large rond-point apporte une heureuse respiration. L’urbanisation dense s’ouvre sur plusieurs immeubles anciens de caractère, à la croisée de voies de circulation bruyantes et encombrées. Sur la place circulaire formée par les belles façades, une dent creuse restée vierge pendant des générations apparaît comme une incongruité à l’heure où le canton vit l’une des pires crises du logement de son histoire moderne.
PROGRAMME
Une opération complète. Comme dans la plupart des espaces résiduels urbains, la morphologie des parcelles concernées et la proximité du bâti semblent de prime abord difficiles. L’analyse du site révèle néanmoins un potentiel non négligeable. Les études de faisabilité permettent alors de retenir une option simple, avec deux volumes distincts concentrant trois formes d’affectation.
Ouvert sur le rond-point, un grand bâtiment de sept étages accueille des espaces de bureaux puis regroupe, dans son prolongement sur la rue des Deux-Ponts, des appartements pour étudiants et des logements sociaux. À l’arrière, un immeuble autonome propose sous un gabarit de R+4 des appartements en propriété par étage. En tout, plus de 1’600m2 de surface commerciale et pas moins de 42 unités d’habitations (dont 24 en PPE), un parking souterrain de 55 places et, dans la cour intérieure, un petit volume abritant une salle commune et un grand abri à vélos.
PROJET
Un nouveau visage. Tourné sur le rond-point, l’immeuble de bureaux concentre ses services sur l’arrière et, derrière une façade rideau très ouverte, propose de beaux espaces aménageables au gré du preneur. Une césure séparant cette tête trapézoïdale du reste du volume affecté à l’habitation permet d’accéder aux deux entités. Distribués par des coursives, les logements sociaux et estudiantins accueillent des typologies en duplex. Un choix fondé qui affaiblit les nuisances de l’infernale circulation de la rue des Deux-Ponts et favorise les rencontres entre habitants. Une solution efficace à objectif social défendue dès l’origine du projet.
S’étirant le long de la discrète rue des Falaises, le petit immeuble en PPE propose des appartements avec typologies de simplex, également accessibles par coursives. Les chambres donnent sur la rue, les pièces à vivre s’ouvrent sur la cour intérieure.
L’expression générale se veut clairement contemporaine. La différence de standing entre les immeubles se voit gommée par un vocabulaire commun et simple où la composition des façades joue avec finesse une partition faussement aléatoire. Les pleins et les vides sont marqués avec franchise, les horizontales et les verticales découpées avec netteté. Sans fioriture, les détails constructifs sont ramenés à l’essentiel de leur fonction. Les finitions restent sobres, la gamme chromatique très mesurée.
La structure porteuse en béton armé s’habille de panneaux sandwich isolés avec parement extérieur en béton brut teinté. Sur la toiture, des panneaux solaires thermiques apportent 30% de la production d’eau chaude sanitaire. Le chauffage des bureaux est garanti par la récupération de l’air vicié des bâtiments. En saison estivale, de l’eau froide injectée dans le système permet de tempérer ces mêmes locaux.
Agréable espace ouvert à tous les usagers, la cour intérieure est traitée avec un revêtement stabilisé et quelques îlots plantés. L’opération “Jonction-Falaises” affirme un langage moderne sans concession. Grâce à une échelle adaptée et à une mise en œuvre maîtrisée, elle s’insère néanmoins avec intelligence dans un tissu dense et hétérogène. Fidèle à elle-même, La Jonquille reste en effervescence.