Manufacture Jaeger-Lecoultre
Industrie - Artisanat
Industrie - Artisanat
HISTORIQUE / SITUATION
Présence plus que centenaire dans la région. Fondée en 1833, la Manufacture a subi depuis cette date sept extensions, dont la dernière est le résultat des études lancées dès l’année 2000. Différée en raison des circonstances conjoncturelles et politiques qui ont marqué le tout début du vingt-et-unième siècle, la mise en oeuvre du projet remodelé a pu finalement débuter en 2008. Le nouveau bâtiment prend place sur un terrain de quelque 29’000 m2 au Sentier, site historique de la Grande Maison.
Cette implantation à la Vallée de Joux permet non seulement de grouper les nouveaux volumes au voisinage immédiat des bâtiments existants, mais aussi de perpétuer la présence de l’entreprise dans un secteur géographique voué traditionnellement à l’industrie horlogère et dont il a même été le berceau. Cet avantage majeur contrebalance les quelques inconvénients liés à une implantation excentrée et à des conditions climatiques assez rudes. Le terrain, situé à la sortie du village se partage en deux: zone industrielle A et zone de village et hameaux. Il se situe tout près du lac, en zone de protection des eaux S2 et S3. L’ensemble de ces éléments conditionne fortement les exigences constructives sévères appliquées au projet.
PROGRAMME
Nombreuses exigences contraignantes. Le Maître de l’ouvrage, pour le développement de sa production, demandait une surface utile de 9’500 m2, affectée dans un même bâtiment, aux ateliers, au stock, à la galvanoplastie et aux locaux techniques. Ainsi, l’ouvrage abrite des produits dangereux pour l’environnement, exigeant de ce fait des précautions particulières.
Au chapitre des autres difficultés notables à prendre en compte dès le début des études, la protection des eaux se situe donc en bonne place; s’y ajoute la proximité de la voie de chemin de fer, induisant la nécessité de prévoir de nombreuses mises à terre et isolations. Enfin, la recherche du label Minergie s’impose également comme un élément fort de conditionnement du projet.
Un restaurant d’entreprise complète le programme, lequel inclut également la volonté de marquer la construction d’une empreinte représentative, à la hauteur de l’image de prestige et de qualité que véhicule la marque Jaeger-LeCoultre. Aucune place de parc supplémentaire n’est mise à disposition, la Société ayant mis sur pied un plan de mobilité basé sur les transports qu’elle assure elle-même.
PROJET
Adaptation aux exigences fonctionnelles. Composé de trois corps distincts, le bâtiment propose une image moderne et homogène. Ainsi, tous les locaux sensibles (galvanoplastie et produits dangereux) trouvent place dans une première barre érigée sur un niveau unique. Cette option répond à la double nécessité de protéger les ateliers en cas d’explosion et de dégager la nouvelle construction du bâtiment historique central. Le deuxième corps accueille les ateliers sur trois niveaux. De forme cubique, cet édifice est doté d’un patio central qui favorise une excellente diffusion de la lumière naturelle dans les zones de travail. Disposé en attique, le troisième corps reçoit le restaurant et, orienté sur le lac et les montagnes, il offre une vue de choix, résolument tournée hors du contexte industriel qui caractérise le reste du site.
L’ensemble dispose d’une structure ponctuelle en béton, basé sur une trame de 7,5 x 7,5 m et dotée de dalles précontraintes de 30 cm. La toiture plate reçoit une finition standard et les façades ventilées sont parées de béton préfabriqué et de tôles thermolaquées, sur 20 cm d’isolation en laine de roche. Des cadres aluminium isolés et des vitrages triples équipent le corps des ateliers, tandis que pour les zones de circulations, un système poteaux-traverses avec vitrages triples également, complète l’enveloppe. Drainage et étanchéité spéciale du radier assurent la sécurité de la nappe phréatique, l’ensemble des travaux ayant été par ailleurs précédé d’opérations de dépollution des terres.
La construction de l’ouvrage, réalisée dans les délais, en période de crise et en dépit de l’hiver rigoureux, a été soumise à une évolution constante du programme, avec maintien parallèle des objectifs de coûts.