Transformation d'un rural
Rénovations
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SITUATION / CONCEPT
Maintenir le patrimoine en le réhabilitant. Au coeur d’un contexte agricole, située entre Crissier Nord et Crissier village, une parcelle de 1’161 mètres carrés accueille un bâtiment rural dont plusieurs annexes sont venues se greffer à l’élément principal au fil du temps. Proche de la zone commerciale et des commodités du centre du village, la transformation de la bâtisse aurait dû être soumise à un PPA qui n’est pas encore en vigueur. Mais, pour la commune, il semble important de pouvoir offrir une seconde vie à ces bâtiments agricoles devenus vides par l’évolution du mode de vie de la société, tout en tenant compte de l’héritage qu’ils véhiculent. C’est pourquoi, elle a donné l’autorisation au maître de l’ouvrage de transformer ce rural afin d’y créer trois logements.
Comme le bâtiment est classé en note 3 au recensement architectural des Monuments et sites, elle a contraint le propriétaire à maintenir le volume existant tout en conservant et retrouvant son aspect d’origine. Toujours dans l’idée de retrouver trace du passé, les annexes ont été démolies pour revenir à la forme originelle du bâtiment agricole. La volonté du maître de l’ouvrage était de transformer ce rural pour y créer trois logements pour ses enfants. Le rez inférieur accueille désormais les caves des trois appartements, le local technique et une zone commune réservée à un carnotzet avec une cuisinette. L’accès aux logements se fait par la façade Nord à travers le pont de grange. Ce volume a été réservé pour créer les circulations verticales. On accède aux différents appartements par un escalier ou un ascenseur. Au premier étage, on retrouve deux appartements en duplex. Le palier franchi, quelques marches mènent aux pièces de vie en contrebas. Depuis ce même palier, un deuxième escalier conduit à l’étage où se trouvent les chambres. Un dernier appartement, sur un niveau, est niché sous les combles.
PROJET
Un travail minutieux afin de conserver l’image originelle du rural. Dans un premier temps, les annexes du rural ont été démolies.
Cette étape terminée, la rénovation proprement dite a pu débuter. La maçonnerie en moellon du socle du bâtiment a été entièrement rénovée par un crépissage à la chaux. La façade des étages supérieurs étant en bardage, l’idée était d’en récupérer un maximum. Pour les parties qui ont nécessité une restauration, les planches utilisées ont fait l’objet d’une recherche particulière pour retrouver l’aspect du bois d’origine grâce à un procédé de brossage et de teinture du bois à base d’une solution aqueuse. Côté Est et Ouest de la façade, deux couverts soutenus par des colonnes ont permis de créer de plain-pied une place de parc couverte et de profiter de la dalle du couvert pour l’aménagement d’une terrasse.
Le rez inférieur a bénéficié d’un nouveau radier. Tandis que les dalles à hourdis en brique et rails de chemin de fer ont été démolies et remplacées par des dalles en béton. Pour créer les trois logements, le concepteur du projet a imaginé travailler avec des ossatures en bois préfabriqués venant s’imbriquer dans le volume intérieur existant. Dans l’appartement sous combles, la charpente cossue en bois est restée apparente, ce qui donne du caractère à l’espace. Le bois, très présent côtoie des matériaux plus contemporains tout en se mélangeant au verre pour offrir un aspect de légèreté. Depuis le séjour, profitant de la hauteur sous toiture, un escalier donne accès à une mezzanine.
L’ancien rural est aujourd’hui chauffé par un système de chaudière à pellets et des capteurs solaires posés en toiture permettent de chauffer l’eau chaude sanitaire. Une ventilation contrôlée avec un monobloc par appartement a été installée. Quant à l’ancienne fosse à purin, après un nettoyage approfondi, permet aujourd’hui de récupérer l’eau de pluie pour alimenter les WC et servir à l’arrosage des plantes. Ce souci écologique a également été préconisé dans l’utilisation des matériaux, comme le bois, la laine de roche pour l’isolation, les peintures à base aqueuse et les enduits à la chaux.
Les aménagements extérieurs ont été réduits à leur strict minimum, privilégiant l’implantation du bâtiment au sommet d’un champ qui s’ouvre devant lui.