Résidence Guy Bjorkman

Situé sur la rive droite du canton, dans le quartier Cité Vieusseux, le terrain profite d’un contexte tout à la fois dense et aéré, proche de grands ensembles d’habitation, d’une école et du très beau parc des Franchises. Sur l’ancienne cité de logements économiques de Vieusseux largement démolie aujourd’hui, le site a servi à l’accueil de personnes âgées déjà depuis les années 1930. C’est justement dans cette tradition de logements adaptés aux seniors qu’un concours d’architecture est lancé en 2015 afin de construire à cet emplacement un immeuble pour l’encadrement et l’hébergement d’une population aînée. Quatre ans plus tard et sans encombre, l’édifice est inauguré sous le nom de «Résidence Guy Bjorkman» en l’honneur du donateur dont la générosité a permis la concrétisation du projet.

PROGRAMME

Porté par les ambitions d’un Maître d’ouvrage très attentif à la qualité des relations humaines au sein de ses résidences, le projet offre un vaste éventail de services. Sous un gabarit de R+8, le plan en pentagone irrégulier propose aux étages courants 64 unités d’habitation, essentiellement composées de trois pièces avec loggias. Au deuxième étage, dans un atrium naturellement éclairé par une verrière zénithale, se trouve un espace de rencontre. Le rez-de-chaussée est réservé pour les bureaux de la fondation gérant la résidence, mais également pour d’autres institutions liées à l’aide aux personnes, que ce soit l’institution de maintien à domicile (imad) ou la petite enfance. Enfin, le sous-sol abrite les locaux techniques, les caves et un parking pour une soixantaine de véhicules.

PROJET

Implanté au centre du terrain dans un paysage urbain disparate, l’édifice offre à ses cinq façades une orientation optimale ainsi qu’une multitude de perspectives et de points de vue inédits. Le bâtiment caractérisé par de faux équerrages et des angles obtus fait rayonner ses pièces de vie autour d’un atrium volontairement asymétrique, taillé pour casser l’effet de hauteur. Élément central du projet au sens propre comme au sens figuré, ce volume généreusement évidé fonctionne également comme un espace de contact et de sociabilité grâce à la présence, autour de son noyau et à chaque étage, de larges circulations fonctionnant comme de véritables coursives intérieures.

Une attention particulière est portée aux questions de matériaux, de teintes, de finitions et même d’éclairage jusqu’au cœur du bâtiment. Dans une ambiance douce, les espaces communs autour de l’atrium montrent par exemple des murs en béton brut et d’élégantes parois acoustiques parfaitement mis en œuvre. L’impression de tranquillité se poursuit à l’intérieur des habitations, avec des parquets couleur chêne et des carrelages mats. La gamme chromatique est étudiée en regard de l’orientation, équilibrant les couleurs froides vers le Sud et les couleurs chaudes vers le Nord. Partout, une signalétique adaptée et discrète permet de se diriger avec efficacité.

Subtile, l’expression générale des façades ramène ce prisme inégal à une sobriété bienvenue. Très fortement marquées, les têtes de dalles soulignent l’horizontalité, tandis que chaque étage voit alterner avec rigueur les pleins et les vides, tantôt avec des panneaux de béton préfabriqué couleur terre, tantôt avec des percements très épurés équipés de garde-corps en verre et de menuiseries en bois-métal à triple vitrage. Ouvertes, les loggias d’angles apportent une légèreté certaine à l’ensemble. Coiffé d’une toiture végétalisée, le bâtiment raccordé au chauffage à distance mis en place pour le quartier atteint sans problème les standards de la labellisation THPE (très haute performance énergétique). Réalisée dans un délai court, la «Résidence Guy Bjorkman» s’impose avec évidence dans un secteur en mutation. La réussite de cette intégration se fait avec clarté, sans ostentation déplacée.