Siège International Nestlé

C’est sur le site historique de la première usine – où Henri Nestlé produisit sa fameuse Farine Lactée – que Nestlé, cent cinquante ans plus tard, termine la reconversion du centre de découvertes et musée nest en siège administratif international pour Nestlé Nespresso.

PROGRAMME

Le programme, tel que défini par le maître d’ouvrage, prévoyait 450 places de travail selon le modèle ABW (Activity Based Working), une organisation qui ne réserve plus de places fixes aux collaborateurs, mais uniquement des zones par équipe. Ceux-ci se déplacent en fonction de leur activité du moment dans le lieu de travail le plus ergonomique. Ces places de travail sont complétées par un restaurant-cafétéria géré par une entreprise spécialisée dans l’intégration sociale de personnes en situation de handicap. Le projet s’étend dans les espaces de l’ancienne fabrique, la boulangerie qui servait à produire la chapelure, les premiers bureaux administratifs, la ferblanterie qui accueillait la fabrication des boîtes de fer blanc et le conditionnement.

PROJET

L’enveloppe du bâtiment, avec son toit composé d’éléments pliés comme un origami, présente une très grande hauteur. D’où la nécessité d’installer un ciel au-dessus des espaces de travail de l’atrium pour créer un sentiment plus intime et pour gérer les problèmes phoniques, de chauffage et de rafraîchissement. Le complexe se compose de quatre bâtiments bien distincts. Mitoyens et reliés entre eux, chacun bénéficie d’une atmosphère bien différente : le foyer, la villa, la fabrique et la ferblanterie, en référence aux affectations d’origine lorsque le bâtiment était une usine. L’organisation et l’affectation du centre de découvertes et musée du nest étaient fondamentalement différentes d’une activité administrative. Le défi consistait à implanter cette nouvelle activité dans des bâtiments qui n’étaient pas conçus à cette fin. Le concept consistait aussi à conserver les points forts et l’identité architecturale développés dans le projet du musée et conserver les éléments historiques du lieu. L’enveloppe a été intégralement conservée.

RÉALISATION

Du point de vue gros oeuvre, la reconstruction complète du sous-sol et de la dalle sur sous-sol a été nécessaire dans la ferblanterie, ainsi que la reprise et le soutènement de la structure métallique existante du toit en sheds. À l’intérieur, les activités administratives ont nécessité un aménagement type bureau, avec sols en moquette pour l’isolation phonique, des plafonds métalliques pour la diffusion du chaud et du froid, des murs peints et des vitrages. Une bonne partie des éléments propres au musée ont été conservés, notamment le foyer, les cages d’escalier, le restaurant ou les sanitaires.

TECHNIQUE

Les sondes géothermiques pour le froid existaient déjà du temps du musée, il n’y a pas eu de rajout de ce côté-là, nous avons dû rajouter une pompe à chaleur réversible pour palier au manque de puissance froid. Quant aux conditions de travail, la difficulté principale était d’adapter le climat pour passer d’une activité muséale à une activité de travail de bureau, ce qui est fondamentalement différent en termes de température, de renouvellement d’air et de protection solaire. Pour ce faire, les installations du musée ont été conservées mais il a fallu augmenter la puissance pour le chaud d’où le raccordement au chauffage urbain et pour le froid d’où la nouvelle sonde thermique à cet effet.

DÉFIS

Le défi principal a été l’aménagement d’espaces de travail dans des locaux dont l’affectation n’était vraiment pas prévue pour ça. La difficulté a été de trouver les solutions techniques pour redistribuer le chaud, le froid et la ventilation dans de grands volumes et assurer le confort des utilisateurs. Il a fallu, notamment, créer une structure métallique dans le foyer pour distribuer chauffage, ventilation, sanitaire et électricité. Des installations prototypes ont également été créées pour suspendre les îlots de froid et assurer aussi un confort acoustique.

POINTS FORTS

La transformation s’est effectuée dans le total respect de l’architecture d’origine. Et cela avec délais serrés pour résoudre des problématiques peu usuelles et hors de tous les standards.