Ecole des Palettes
Rénovations
Rénovations
HISTORIQUE/SITUATION
Au temps des Trente Glorieuses. Dès la fin des années 1950, les autorités de Lancy comprennent que la commune risque de multiplier par cinq le nombre de ses habitants en vingt ans à peine. Inquiétante, une telle projection induit de profondes réflexions portant sur tous les aspects du développement territorial. Dans un souci d’efficacité, le volet des équipements scolaires est confié à l’architecte Paul Waltenspühl (1917-2001) qui va imaginer nombre de solutions pour répondre aux défis posés par l’explosion démographique de l’après-guerre. Les grands principes proposés s’appuient sur un système modulaire évolutif, des méthodes industrielles, une trame basée sur le module de la brique et une conception générale inspirée des dernières tendances pédagogiques.
Convaincus par ces préceptes clairs et novateurs, les édiles locaux vont confier à Waltenspühl la réalisation de six groupes scolaires en moins de quinze ans.
Construite entre 1964 et 1967, l’école des Palettes est représentative de cette production d’une indéniable valeur architecturale. La reconnaissance officielle a lieu en 2012 lorsque l’établissement se voit inscrit à l’inventaire des bâtiments protégés.
PROGRAMME
Faire sans défaire. Deux générations après sa construction, le complexe montre de sérieux signes de vieillissement. Estampillée “bâtiment patrimonial”, l’école doit recevoir une cure de jouvence à la hauteur de ses qualités. D’âpres discussions mêlant autorités communales et cantonales, ingénieurs spécialisés et architectes-conservateurs aboutissent à un cahier des charges pointu. Il s’agit alors de répondre aux normes énergétiques ou de sécurité les plus exigeantes sans bouleverser l’organisation intérieure, de réparer les structures sans altérer les détails constructifs, de remplacer les éléments abîmés sans dénaturer l’image d’origine.
PROJET
Des choix intelligents et mesurés. Respectueuses et louables, ces options de mise en oeuvre doivent composer avec une réalité pour le moins contraignante : la présence de six cent cinquante élèves et un rythme scolaire prévu sans discontinuité pendant la durée des travaux.
Dehors comme dedans, l’école comporte de nombreuses parties en béton brut atteintes de carbonatation. Les éléments sont réparés ponctuellement. Seules les têtes de dalles au dessus des rez-de-chaussée se voient reconstituées afin de retrouver les nouveaux alignements des façades. Ces dernières justement subissent d’importantes interventions : le parement de brique ocre caractéristique très endommagé est retiré, la structure en béton mise à nu reçoit une isolation thermique de douze centimètres, elle-même recouverte de nouvelles briques en terre cuite identiques à celles d’origine. L’enveloppe extérieure s’épaissit légèrement, mais les ponts de froids sont circonscrits et l’image générale reste préservée.
L’opération sur les menuiseries est conduite par le même réflexe. En fin de vie, les châssis en sapin sont remplacés par des cadres en bois-métal aux sections très proches des profilés des années 1960, conservant le beau système d’ouverture à guillotine et offrant un excellent confort thermique grâce aux verres isolants.
On ajoutera encore des travaux discrets et indispensables tels que la réfection des toitures plates, l’isolation des contrecoeurs et des caissons de stores, l’installation de câbles de sécurité devant les fenêtres. La rénovation intérieure s’est essentiellement concentrée dans les locaux sanitaires, avec un changement complet des appareils et des revêtements. Les sols des classes en linoléum et ceux des couloirs en carrelage ont quant à eux été remplacés uniquement en cas de vétusté manifeste.
La bonne planification générale a permis à ce chantier complexe de se dérouler sans encombre. Les délais serrés ont été respectés et la sécurité des enfants ou du corps enseignant n’a pas été compromise.
Élément typologique fort, l’école des Palettes a conservé son identité. Pour le plaisir de tous, sa place dans ce paysage suburbain est assurée pour de nombreuses années encore.