Rue Camille-Martin 2A-2B
Logements
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SITUATION
Densification douce. Dans le quartier de Châtelaine, là où la rue Camille-Martin forme un coude avec la route d’Aïre trois immeubles des années 1930 apparaissent comme d’intéressants témoins de l’architecture moderniste genevoise. Un trio inattendu formant un ensemble simple et cohérent dans un endroit qui, à plus large échelle, se caractérise par la présence de grands ensembles d’habitation et de rues tranquilles. Déjà bâti, ce joli terrain situé en zone de développement permet une intéressante densification, confirmée par l’adoption d’un plan localisé de quartier en 2007. L’image générale proposée n’est pas celle d’un remplissage outrancier de l’espace disponible, mais plutôt celle d’un complément, mesuré à l’échelle des éléments en place.
PROGRAMME / PROJET
Efficacité absolue. À proximité de toutes les commodités (commerces, équipements, accès), il s’agit donc de réaliser deux nouveaux immeubles de logement, chacun implantés dans le prolongement des deux bâtiments existants construits côte à côte à l’Est du terrain. Sans perturber l’équilibre des masses, les volumétries et les gabarits sont analogues à ceux des édifices présents, assurant une sorte de continuité avec l’histoire du site.
Conçus de façon identique, les deux bâtiments concentrent un total de vingt-deux logements, répartis sous quatre niveaux habitables posés sur un rez-de-chaussée inférieur abritant les entrées principales. En loyer libre ou subventionné, les appartements proposent une gamme à la fois variée et classique, allant du trois pièces mono orienté jusqu’au grand six pièces traversant. Les typologies tiennent compte de la course du soleil, avec des pièces à vivre et de grands balcons sur les façades tournées vers le couchant et des chambres aux ouvertures plus restreintes orientées au Nord-Est. Au centre de l’îlot, entre les deux bâtiments, un parking souterrain regroupe vingt-six places de stationnement. À l’image de cette organisation rationnelle, le système constructif se veut lui aussi efficace et sûr avec, notamment, une structure en béton armé, une isolation périphérique de 20 cm et des balcons préfabriqués. Les menuiseries sont en PVC avec triple vitrage isolant, les garde-corps en verre enserrés dans des profils métalliques polis. Cette tendance simple et éprouvée se poursuit à l’intérieur avec du papier peint et du parquet dans les chambres et les salons, du carrelage et de la faïence dans les salles d’eau.
Le confort domestique est assuré par une ventilation double flux, une chaufferie au gaz et un chauffage au sol. Côté technique, on ajouter la mise en oeuvre de micropieux sous un des bâtiments afin de déporter les charges appuyant sur le tunnel CFF traversant la parcelle. Entièrement repris, le plan d’aménagements extérieurs adopte les nouvelles normes pour le parking et l’accès pompiers, comble les mesures compensatoires imposées suite à l’abattage des arbres et, en même temps, réussi la sauvegarde de la belle allée de peupliers présente sur la frange Nord du terrain. Le vocabulaire minimal fait naître une expression contemporaine composée de lignes sobres, d’arêtes vives et de rythmes répétés. Une expression claire et sans concession qui s’inscrit harmonieusement dans le paysage, prouvant la posture sereine des architectes face aux défis d’une opération menée dans un tissu dense. Une attitude professionnelle qui se retrouve jusque dans la maîtrise du plan financier et le respect absolu du planning des travaux.