Microcity
Logements
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HISTORIQUE / SITUATION
Une micro-ville au cœur de Neuchâtel. L’histoire de l’implantation du bâtiment Microcity est éloquente. En effet, l’édifice, dédié à la recherche en microtechnique a été érigé sur un site voué depuis plus d’un siècle au développement et à la transmission de la connaissance, puisqu’il était anciennement occupé par l’Ecole de la Maladière, édifiée en 1914, et qu’il englobe également le Centre suisse d’électronique et de Microtechnique (CSEM). S’inscrivant dans une stratégie de mise en réseau de compétences, le bâtiment constitue l’antenne de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne en terre neuchâteloise. Il est situé à un emplacement stratégique en ville de Neuchâtel, au cœur d’un bassin industriel régional parmi les plus denses d’Europe et il abrite une chaîne de compétences particulièrement performantes en termes d’innovation. Fort d’une douzaine de laboratoires, le site pourra accueillir à terme 700 emplois.
A l’intérieur même de Microcity cohabitent l’Institut de microtechnique de l’EPFL et le parc scientifique et technologique Neode, qui joue le rôle d’incubateur de start-up. Ce “temple dédié à l’innovation” selon les mots du président de l’EPFL, Patrick Aebischer, contribue au rayonnement du canton de Neuchâtel au niveau national et international.
PROJET / PROGRAMME
Intégration optimale dans le tissu urbain. Les concepteurs ont choisi de construire un bâtiment compact et de l’implanter en limite du site pour augmenter l’espace public. Pour s’insérer au mieux dans ce site à géométrie irrégulière et au dénivelé important, le bâtiment prend la forme d’un quadrilatère équarri. Ainsi, il n’écrase pas l’environnement bâti et, conçu comme une pièce urbaine adaptée au contexte, il dialogue subtilement avec ses voisins.
Un espace au cœur du site fait office de jardin et de parcours pour les piétons. Ce parc s’étend sur trois niveaux en terrasse, épousant ainsi la déclivité du terrain. On y trouve des espèces végétales d’essences indigènes et un bassin de rétention des eaux pluviales. Ce nouveau parc à vocation publique tisse des liens avec le quartier avoisinant et agit comme espace représentatif du nouveau campus.
On pénètre dans le bâtiment par trois entrées situées à des niveaux différents. La première s’ouvre sur la rue, les deux autres sur le jardin. Les espaces de travail bénéficient de lumière naturelle grâce aux fenêtres en longueur des façades et aux deux puits de lumière qui transpercent le cœur du bâtiment. Les laboratoires ont été volontairement placés dans les parties plus profondes de l’édifice, car ils exigent plus d’obscurité pour leurs activités d’expérimentation. La cafétéria, au dernier étage, offre une vue apaisante sur le lac.
Un soin particulier a été apporté à l’utilisation du rez-de-chaussée, qui se caractérise par une perméabilité fluide entre l’intérieur et l’extérieur. A l’image du quartier dans lequel il s’inscrit, Microcity, la petite ville, est dense: la hauteur du bâtiment et l’indice d’utilisation du site sont importants. La volumétrie spécifique du bâtiment, de même que des découpes réalisées à différents niveaux pour créer des terrasses, offrent cependant une perception segmentée de sa plastique et permettent ainsi une intégration harmonieuse dans le tissu urbain.
REALISATION
Un bâtiment à haute performance énergétique et environnementale. La réalisation de Microcity est en phase avec les critères de durabilité. La démarche des concepteurs repose sur des solutions favorisant une utilisation rationnelle des ressources comme le sol, l’énergie ou l’eau et une minimalisation des impacts environnementaux en privilégiant des matériaux à écobilan favorable. Au centre des préoccupations: le bien être des usagers, une fonctionnalité flexible et une juste adéquation des moyens par rapport aux besoins. Microcity est labellisé Minergie-Eco et ses aménagements extérieurs “nature et économie”. L’ouvrage est également inscrit dans le projet européen Holistic, qui vise à réduire la consommation d’énergie non renouvelable dans un quartier urbain de 1.5 km2 de la ville de Neuchâtel.
La réalisation de Microcity se caractérise en outre par une utilisation importante de bois dans les éléments de structure et d’enveloppe. Si les trois noyaux qui abritent la technique et les laboratoires à fortes contraintes sont en béton coulé sur place, le reste de la structure repose sur des éléments hybrides constitués de bois et de béton. Préfabriqués en atelier, les éléments de dalles, de même que ceux de la façade, ont été montés très rapidement sur place, ce qui a permis simultanément une réduction de la consommation d’énergie grise, un gain de temps dans la réalisation et une minimisation des nuisances de chantier. Dans le même esprit et pour répondre aux attentes environnementales, le bâtiment contribue à l’augmentation des énergies renouvelables dans la ville. L’ensemble de la toiture est recouvert de capteurs solaires photovoltaïques, qui alimentent le réseau urbain et dont une partie est utilisée par l’IMT pour ses propres besoins de recherches. Par ailleurs, la réalisation de Microcity a permis la création d’une boucle de rafraîchissement écologique par l’eau du lac pour plusieurs édifices importants du quartier.
Une conduite sous-lacustre prélève l’eau du lac à une profondeur de 55 mètres, ce qui permet d’assurer une température constante de 6° C tout au long de l’année. Ce froid d’origine naturelle est ensuite livré aux différents utilisateurs par un réseau de distribution d’une longueur d’un kilomètre environ. Ce système permet de supprimer ou de réduire les machines frigorifiques traditionnelles particulièrement gourmandes en énergie électrique.