Les Lofts Rouges

HISTORIQUE / SITUATION

Vivre dans une ancienne tuilerie. Edifiée en 1924, reconstruite et agrandie en 1945 après un incendie et exploitée jusqu’en 1974, l’ancienne tuilerie Gasser à Corbières était vide depuis de nombreuses années. Les propriétaires et petits-fils du fondateur l’ont préservée durant toutes ces années, mais ils ont dû se résoudre à mettre en vente l’immense bâtisse. 

Lorsque les deux architectes Jean-François Lecouturier et Jacques Pichon l’ont découverte, ils en sont littéralement tombés amoureux. Ils se sont ensuite associés avec les propriétaires pour se lancer en 2009 dans la réhabilitation de la tuilerie en 28 lofts. Une réalisation unique en Suisse romande. Situés en plein centre du petit village de Corbières, près du lac de la Gruyère, Les Lofts Rouges bénéficient du calme, dans un environnement naturel. Le village est à 10 minutes de Bulle. L’autoroute est aussi joignable en 5 minutes et le village compte une école primaire ainsi que des classes à Hauteville, dans le village d’à côté. Les études secondaires et supérieures peuvent se faire à Bulle et Fribourg.

PROGRAMME / PROJET

28 lofts, tous différents les uns des autres. Tous les logements ont des surfaces qui varient entre 140 et 240 m2. Toutes les pièces sont de taille différente: cette particularité a été donnée par le maintien tel quel de l’enveloppe du bâtiment classée monument historique. 

En effet, tous les piliers de renfort étaient répartis de manière aléatoire en façade. Il a dès lors fallu s’adapter pour répartir les surfaces. Le bâtiment possède 4 entrées avec 4 cages d’escalier, chacune munie d’ascenseur. Chaque étage permet d’accéder à 6 lofts sur 1 niveau et 1 duplex dans les combles. Au Rez-de-Chaussée se trouve le parking ainsi que les caves, la chaufferie et les locaux techniques. Particularité, des appartements du premier étage ont un accès direct grâce à un escalier extérieur qui relie les balcons à un jardinet privatif. Ce petit espace vert donne accès à la cave liée à l’appartement. Au dernier étage, les 4 lofts des combles bénéficient d’un plafond cathédrale surmonté par une verrière. 

Clin d’œil au passé industriel de la tuilerie, on accède à certaines mezzanines par une passerelle d’acier et cela occasionne le passage de l’habitant dans la cage d’escalier de l’immeuble. Avant de construire, il a fallu faire le vide dans cette immense fabrique de 56 mètres de long, 26 de large et 18 de haut. Elle était composée de parties en bois et acier et d’autres en béton armé. Ce grand nettoyage a été fait par étape en renforçant la façade en brique, sous le suivi rigoureux de l’ingénieur civil. Sans quoi, le bâtiment qui défiait les lois de la statique pouvait s’écrouler à tout instant. La tuilerie étant classée, les concepteurs se sont très bien entendus avec le Service des biens culturels du canton de Fribourg lors de l’élaboration du projet. Le postulat était de conserver les façades, leurs colombages, ainsi que la volumétrie et la toiture du bâtiment à l’identique. 

Seuls les balcons métalliques en acier zingué imaginés comme des issues de secours - ont pu être ajoutés à l’extérieur. Le Service a aussi accepté le percement de baies vitrées sur la façade ouest, ce qui permet, dès le deuxième étage, de bénéficier de la vue sur le lac. 

La rénovation a aussi été placée sous le signe de l’environnement puisque le chauffage est à pellet et que le bois vient de Bulle. De plus, l’isolation est dans les normes Minergie et des panneaux solaires thermiques, intégrés aux verrières, chauffent l’eau du bâtiment. 

La volonté architecturale a été de conserver et de mettre l’accent sur le côté industriel du bâtiment. Ainsi, les cages d’escalier et les balcons sont métalliques. Les groupes de cheminée en cuivre sur le toit renforcent encore cet aspect industriel. L’apport de lumière a aussi été très soigneusement étudié. Ainsi, grâce aux verrières faîtières, les cages d’escaliers sont baignées de lumière. Idéale pour certaines pièces des lofts qui possèdent des ouvertures donnant sur les parties communes de la bâtisse.