Cluse-Violette

HISTORIQUE / SITUATION

Dynamisme urbain. Périmètre formé par le boulevard de la Cluse, les rues Jean-Violette et Cingria, le terrain se trouve au cœur de la ville, dans un des quartiers les plus vivants de Genève.

Si la situation apparaît au premier abord comme idéale, elle comporte en réalité divers inconvénients (nuisances sonores, pollution du sol, orientation pas optimale). Brillamment maîtrisées par les architectes, ces complications n’empêcheront pas la naissance d’un projet intelligent et durable, bénéficiant sans réserve des commodités présentes sur le site, telles que la proximité avec les commerces, les parcs, les écoles ou encore le réseau de transports publics.

PROGRAMME

Un nouvel îlot. La démolition de la friche industrielle existante permet de profiter pleinement des potentialités du terrain. Le régime foncier autorise des gabarits élevés, pour des affectations mixtes (logement, commerce et tertiaire). Les études s’arrêtent sur un concept simple: trois bâtiments disposés en “L” conformément avec la disposition des parcelles et des rues. Avec deux gabarits différents alignés aux bâtiments voisins (R+7 et R+6), cette option offre à l’ensemble pas moins de 67 appartements de 2 à 6 pièces, 19 studios, 930m2 d’arcades commerciales et, répartis entre le premier et le deuxième étage, plus de 1’100m2 de surface de bureaux. Le grand sous-sol abrite divers locaux techniques ainsi qu’une cinquantaine de places de stationnement. L’ensemble est destiné à la location.

PROJET

Avoir trouvé sa place. Éléments clés du projet, les passages sous les immeubles permettent d’accéder à une jolie cour intérieure. Loin d’être traité en simple espace évidé, ce grand patio se présente comme un véritable lieu de vie, abritant une crèche municipale flambant neuve. Avec des bancs, des arbres en pleine terre et des massifs fleuris, l’aménagement soigné crée une ambiance paisible, profitable à tous les habitants.

Situés au cœur des volumes bâtis, les ascenseurs et escaliers communs distribuent des logements aux typologies classiques. Les grands appartements sont traversants. Les façades donnant sur la rue sont traitées de façon assez fermée, orientation nord-est et bruits de circulation obligent ; celles ouvertes sur l’arrière proposent de larges balcons.Malgré sa taille imposante et ses affectations mixtes, l’ensemble se veut homogène. L’expression des façades mêle la simplicité -peu de matériaux, teintes retenues, modules répétitifs et rythmes séquencés avec des détails originaux qui évitent la lourdeur monotone d’un langage très urbain. On relève en particulier les éléments saillants qui, depuis l’intérieur et à partir du deuxième étage, orientent subtilement le regard vers les espaces verts alentours ou les percées visuelles qu’offre encore le quartier.

La structure du bâtiment est en béton armé. Une isolation périphérique crépie, déclinée en tons de jaunes habille les logements. Les arcades commerciales et les bureaux se voient traités avec une dominante d’aluminium thermolaqué gris, option qui se prolonge dans les parties saillantes des appartements. Les menuiseries extérieures en bois/aluminium ont de hautes performances d’isolation phonique et thermique.

Avec un haut standard énergétique, une ventilation à double flux et des panneaux solaires de préchauffage pour l’eau sanitaire, la partie technique offre 30% d’autonomie énergétique aux constructions.

Très bien maîtrisée, cette opération a concilié les intérêts et les attentes de deux Maîtres de l’Ouvrage institutionnels exigeants et, en matière de plan financier, répond aux critères serrés de l’office du logement. Un ensemble qui redynamise le périmètre et trouve toute sa place dans un quartier qui, plus que jamais, dégage une belle énergie positive.