Résidence Hôtel Bellevue

Hôtellerie - Tourisme

Hôtellerie - Tourisme

Résidence Hôtel Bellevue, Neuchâtel

HISTORIQUE/SITUATION

Édifice emblématique des rives de Neuchâtel, l’Hôtel Bellevue accueillit nombre d’hôtes prestigieux de 1861 à 1920, période faste où la construction du chemin de fer stimula le tourisme. S’élevant sur le quai Osterwald, face au lac, à côté du port de Neuchâtel, l’immeuble fait partie du premier quartier planifié sur les terres remblayées, gagnées grâce à la dérivation du Seyon et à l’assèchement de son delta. Doté à l’époque de 80 chambres réparties autour d’un grand puits de lumière central et distribuées par un escalier majestueux situé au Nord, le bâtiment conçu par Hans Rychner était à l’origine coiffé d’une toiture plate servant de belvédère. Montrant des faiblesses d’étanchéité, il fut peu après couvert d’une toiture à quatre pans. Modifié plus tard pour y accueillir des bureaux et notamment le Service cantonal des contributions, l’édifice a gardé sa silhouette caractéristique. À la suite des travaux de rénovation menés par son propriétaire, la Caisse de pensions de la fonction publique du canton de Neuchâtel, il a retrouvé sa superbe : les Résidences Hôtel Bellevue accueillent désormais appartements et surfaces d’activités ou de commerce dans un cadre exceptionnel.

PROGRAMME

La création de nouveaux logements au cœur de la ville s’inscrit dans la politique communale de densification du centre par de l’habitat. Développé par la Maison d’art’chitecture serge grard SA, le projet propose une transformation intérieure complète de l’immeuble pour y placer 19 appartements allant du 2,5 pièces au duplex de 5,5 pièces, dans cinq étages dont un niveau nouvellement créé, ainsi que des surfaces modulables, au rez-de-chaussée surélevé et au sous-sol semi-enterré, pour l’accueil de bureaux, cabinets médicaux ou commerces.

PROJET

Le but essentiel recherché était de préserver l’authenticité des façades, tout en requalifiant les accès, et d’intégrer un étage supplémentaire contrasté sans dénaturer la volumétrie originelle. Si le puits de lumière central a dû être comblé pour bénéficier de surfaces plus étendues, l’escalier d’origine a été conservé et son garde-corps mis en valeur. La périphérie de l’édifice a été privilégiée pour la disposition des espaces de vie et les services et les ascenseurs placés au centre. Chaque logement dispose de balcons originels ou de loggias situées et intégrées dans les angles. Ces loggias non chauffées peuvent être utilisées comme terrasses extérieures protégées ou pièces complémentaires, mais leurs fenêtres ne se démarquent pas des autres dans la perception volumétrique du bâtiment. Au dernier niveau, les terrasses et grandes baies vitrées des duplex mettent en exergue le panorama exceptionnel sous une toiture flottante à quatre pans.

RÉALISATION

Les murs structurels des façades et ceux du noyau central ont été préservés. Au vu de l’état de la poutraison originelle, maintes fois retravaillée et affaiblie, les planchers en bois ont été remplacés par des multicouches absorbantes en bois, pour éviter d’alourdir le bâtiment fondé sur du remblai. Le noyau central a été maçonné et bétonné pour consolider le tout, le bâtiment isolé de l’intérieur et les façades restaurées. La partie centrale de la toiture flottante a été abaissée, afin d’y intégrer les techniques et des panneaux photovoltaïques ont été posés sur les pans exposés. Une chaudière à gaz assure le chauffage du bâtiment et une pompe à chaleur reliée aux batteries de récupération celui de l’eau chaude sanitaire. Les interventions font dialoguer passé et présent, comme la couleur blanche choisie à l’intérieur qui unifie l’ensemble et souligne les moulures originelles par le jeu d’ombre.

Le maintien de l’esprit originel et patrimonial du bâtiment était essentiel et la gestion des compromis très sensible. L’ajout du dernier étage, en une démarche s’inscrivant dans la modestie, visait à l’intégrer au mieux à la volumétrie originelle tout en l’en distinguant par contraste, pour mettre en valeur le bâtiment historique sans le dénaturer.