Ecole de Commerce Raymond-Uldry
Etablissements scolaires
Etablissements scolaires
HISTORIQUE/SITUATION
Mémoire vive. Situé sur la commune de Chêne-Bougeries, le terrain jouit à la fois des avantages de l’essor urbain et des privilèges de la campagne. Posée sur le plateau de Frontenex, la parcelle s’entoure en effet de cordons boisés, de demeures patriciennes, d’ouvertures sur le paysage, mais également de constructions récentes aux gabarits importants, nouvelle échelle des quartiers alentours en développement.
En 2009, le lieu fait l’objet d’un concours d’architecture pour la création d’un bâtiment réservé à l’enseignement secondaire. Légèrement remanié après les péripéties liées au droit de recours, le projet lauréat va devenir la cinquième école du canton à dispenser une formation commerciale. Plus que cela, l’établissement entend s’affirmer comme une vitrine de la formation professionnelle. Une volonté qui justifie le nom retenu par les autorités – Raymond-Uldry - à la mémoire du haut fonctionnaire genevois défenseur, notamment, d’un droit à l’acquisition des savoirs comme gage d’insertion sociale réussie pour tous les jeunes.
PROGRAMME
Impératifs ambitieux. Définies lors de l’élaboration du concours, les exigences du Département de l’instruction publique (DIP) répondent aux besoins d’une école pluridisciplinaire destinée à recevoir 1 000 élèves.
Avec un gabarit de R+4 et deux niveaux de sous-sol, le bâtiment offre 70 salles de classe, 3 salles de gymnastiques superposées, une aula de 300 places, une médiathèque sur une double hauteur et un réfectoire de 200 places. S’y trouvent aussi une salle des maîtres, des locaux administratifs, d’importantes surfaces pour les archives du DIP, un couvert pour les deux roues et, dans un pavillon extérieur existant transformé, un logement pour le concierge.
PROJET
Vision d’ensemble. Construction élégante au formalisme puissant, l’école Raymond-Uldry tire habilement profit de sa position dans le site. Ouvert comme une grande fleur à quatre pétales au milieu d’un parc, le bâtiment préserve l’arborisation et propose des dégagements inédits avec, selon l’orientation, des vues sur le Jura, le Salève ou les Voirons. L’aile Nord abrite les salles de gymnastiques superposées et l’aile Ouest les espaces communs. Les salles de classe s’égrènent dans le reste du volume, distribuées de part et d’autre par de larges couloirs centraux.
Ce programme clair et bien réparti dissimule un système constructif élaboré, adapté à l’expression singulière du bâtiment. Sur une jungle de 250 pieux forés, la structure en béton armé se compose par exemple de grands voiles coulés sur place et de piliers préfabriqués disposés aléatoirement en façades. Le recours à la technique précontrainte permet de considérables portées (salles de gym, couvert d’entrée) ; la présence de profilés métalliques noyés dans les bords de dalles résout l’absence de superposition des poteaux. L’enveloppe extérieure comprend des menuiseries métalliques équipées de triple vitrage et des panneaux préfabriqués BFUP (béton fibré ultra haute performance) reprenant parfois, en négatif, le rythme des piliers en façade. L’intérieur fait la part belle à la simplicité, avec murs en béton brut, sols en terrazzo (rez-de-chaussée) ou linoléum (étages), plafonds et cloisons en plâtre. Des touches de couleurs discrètes contribuent à la signalétique.
Cette réalisation en fait le premier bâtiment répondant au standard de très haute performance énergétique (THPE) de l’Etat de Genève grâce notamment aux divers éléments suivants : la lumière naturelle largement présente, la valorisation de l’inertie thermique générale grâce à son enveloppe bien isolée, une protection thermique estivale, l’installation de pompes à chaleur réversibles raccordées sur 51 sondes géothermiques implantées à une profondeur de 250 mètres permettant de chauffer, de rafraîchir et de produire l’eau chaude sanitaire dont le bâtiment a besoin, une installation de ventilation double-flux gérée en fonction de l’occupation des locaux, une récupération des eaux de pluie pour les chasses d’eau ou encore les toits végétalisés et couverts de capteurs photovoltaïques. Une conscience écologique aboutie jusque dans la gestion des aménagements extérieurs, avec prairie végétale et potager laissé à la responsabilité d’élèves en formation pratique.
L’excellente maîtrise du chantier a permis la livraison de la nouvelle école dans le respect absolu du planning et des coûts. Une réussite évidente pour le Maître de l’Ouvrage, encore confortée par l’appropriation des lieux par les différents utilisateurs.