Adolphe Merkle institute
Etablissements scolaires
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HISTORIQUE / SITUATION
Un généreux donateur. L’institut de nanotechnologie Adolphe Merkle Institute (AMI) a été créé en 2008 sur l’initiative et grâce à la générosité de l’industriel Fribourgeois Adolphe Merkle, actif dans les capteurs de mesure pour l’industrie et l’aviation (Vibro-Meter).
En créant la fondation Adolphe Merkle, dotée d’un capital de 100 millions de francs, le mécène a jeté les bases du financement de la construction d’un bâtiment et la rénovation de deux villas - ancienne Clinique Garcia - qui abritent aujourd’hui l’Institut.
Les trois bâtiments se trouvent à proximité de la forêt du bois des Morts. Leur situation, sur le plateau de Pérolles dont le dynamisme a été relancé ces dernières années avec l’implantation du campus universitaire et de plusieurs hautes écoles, est stratégique. En effet, le but de la fondation est de renforcer la recherche en nanosciences à Fribourg, en plaçant l’AMI en bonne position sur la scène internationale.
A l’obtention du permis de construire, les deux villas historiques ont été classées avec valeur patrimoniale par les Biens Culturels. Elles sont l’œuvre des architectes Broillet et Wulffleff qui les ont réalisés en 1906 et 1908 dans un style art nouveau.
PROJET
Savant mélange entre nouveau bâtiment et rénovation. L’AMI regroupe 47 laboratoires avec 74 chapelles, des bureaux pouvant accueillir 156 personnes, des salles de conférences, ainsi qu’un auditoire de 120 à 200 places. Il compte aussi une cafétéria, des locaux techniques et une salle blanche.
La répartition du programme dans les différents bâtiments a constitué une étape clé du projet qui a amené à la décision de démolir celui des anciennes salles d’opération. A sa place, une nouvelle construction a été édifiée avec un dimensionnement des locaux selon les normes en vigueur pour les laboratoires de recherche.
Inspiré des concepts actuels des grandes institutions actives dans la recherche de pointe, le plan du nouveau bâtiment des laboratoires est conçu comme un open-space. Tous les locaux communiquent entre eux, ce qui réduit les surfaces de circulation au minimum. Les bureaux liés aux laboratoires en sont cependant séparés par une cloison vitrée, et ils s’organisent près des façades du bâtiment dans des alcôves revêtues de bois naturel.
Trois niveaux se répètent sur ce même plan type. L’étage supérieur du nouveau bâtiment renferme la grande centrale technique qui abrite deux monoblocs de 35’000 m3/h chacun pour les besoins des laboratoires. Un auditoire est également situé dans ce dernier niveau, sa capacité d’accueil est prévue pour 120 places assises. Le foyer de cette aula s’ouvre sur le jardin intérieur et vers les anciennes façades rénovées du complexe.
Les deux anciens bâtiments quant à eux n’abritent que peu de laboratoires. On a ainsi pu respecter au mieux leur substance historique, en limitant les interventions techniques lourdes au minimum. Les toitures n’ont pas été isolées, l’une d’entre-elles accueille même une petite centrale technique sans générer d’ouvertures visibles.
RÉALISATION
Restauration parfois complexe. La grosse difficulté structurelle de la rénovation des anciens bâtiments concerne les planchers. La construction existante était extrêmement pauvre à l’intérieur, contrairement aux décors extérieurs. Les poutres étaient trop faiblement dimensionnées, les planches simplement sciées avec leur écorce. A chaque étape de transformation, une couche a été rajoutée, surchargeant et consommant la charge utile. Pour y remédier, des panneaux structurels en bois de 5 cm d’épaisseur ont été vissés par dessous, renforçant l’ensemble et améliorant la protection feu requise. Un autre défi se situait au niveau des charpentes. A certains endroits, il y avait un décalage jusqu’à 70 cm entre la ferme de toiture structurelle et les éléments de tyrans ou de planchers. Il a fallu corriger ces anomalies par la mise en place d’éléments statiques complémentaires.
La rénovation des anciennes façades a consisté à retrouver l’expression des couleurs et des matériaux d’origine. Les soubassements et encadrements en pierre naturelle ont été reconstitués, les crépis à la chaux entièrement refaits et les colombages des derniers niveaux ont retrouvé les couleurs d’origine, à la suite de minutieuses recherches de pigments.
Les façades du nouveau bâtiment des laboratoires se posent en dialogue avec les villas existantes. Les trois niveaux inférieurs sont abondamment vitrés, arborant des encadrements en aluminium eloxé couleur bronze. Le dernier niveau est traité spécialement avec des lamelles horizontales qui recouvrent toute la surface. Cette expression masque volontairement les affectations intérieures et cherche à se rapprocher des imposants volumes des toitures du début du XXe siècle.
Un choix unique de sols en linoléum vert relie visuellement toutes les entités, créant l’unité entre les trois bâtiments. Ce matériau naturel s’adapte aux sols irréguliers et sa couleur nous fait faire un saut dans le temps. Ainsi, un petit esprit vintage plane dans les nouveaux locaux.
Un local hyper-protégé a été aménagé au Rez inférieur. Ici, les microscopes électroniques sont d’une extrême précision et doivent être placés à l’abri des vibrations. Une étude spéciale a pu déterminer l’endroit le plus favorable pour les installer. La salle blanche est une pièce particulièrement exigeante qui bénéficie d’une installation technique séparée assurant la propreté extrême de l’air, un groupe de secours garantit la pérennité du fonctionnement.
Equipé d’une ventilation double flux, le nouveau bâtiment est labellisé Minergie. Les deux villas rénovées bénéficient d’un procédé d’isolation respirant dans les deux sens et de fenêtres à triples vitrages, atteignant également les exigences Minergie. L’Institut est relié au réseau Placad de chauffage à distance. La sous-station de chauffage se situe dans le nouveau bâtiment. Entre les trois édifices, une liaison en sur-profondeur laisse passer fluides et électricité.
Enfin, les aménagements extérieurs assurent la transition avec la rue, organisant en alternance les accès par des bandes de béton naturel et de gravier stabilisé. Du côté Sud, l’ancien jardin de la clinique a été restitué, concentrant les plantations autour d’un soutènement préservé. Des prairies fleuries ménagent des espaces de verdures favorisant le rapport direct entre les façades richement matérialisées et la nature forestière dense.