OMC / Organisation mondiale du commerce

Bâtiments administratif et commerces

Bâtiments administratif et commerces

OMC / Organisation mondiale du commerce, Genève

HISTORIQUE / SITUATION

Bâtiment historique des Nations Unies. L’organisation Mondiale du Commerce (OMC) a entrepris depuis 2008 un vaste programme de rénovation, transformation et agrandissement. Le Siège historique, situé au bord du lac, à l’orée du secteur dévolu aux Organisations Internationales, a été construit en 1926 et abritait dès cette date et jusqu’en 1975, le Bureau International du Travail (BIT). Les vingt ans suivants ont vu les bâtiments occupés par le GATT, le HCR, ainsi que par la bibliothèque de l’institut universitaire des Hautes Etudes Internationales (HEI). Dès 1995, l’OMC en est devenue le principal occupant. Avant les travaux, les quelque 900 fonctionnaires de l’Organisation occupaient des locaux disséminés, le Centre William-Rappard (CWR) n’étant plus en mesure d’abriter tout le personnel chargé des nombreuses missions que les 159 pays membres génèrent auprès de l’OMC.

PROGRAMME

Concentration des activités sur un site unique. Pour mener à bien les différents programmes, trois phases d’opération ont été planifiées:
rénovation du CWR, extension intramuros et création de nouveaux espaces, puis en troisième étape, construction d’un nouveau bâtiment extramuros pour 300 postes de travail. L’aménagement d’une protection périphérique conforme aux exigences dictées par les Nations Unies, sera réalisée en 2014.

Les deux premières étapes concernent la rénovation de l’ancien bâtiment du CWR et l’extension “intramuros”, par l’aménagement et la transformation des cours nord et sud. Anciennement occupée par la bibliothèque, la cour sud accueille désormais un centre de conférences modulaire de 450 places et 1’000 m2, surmonté d’un jardin suspendu.

Quant à la cour nord, dotée d’une couverture translucide, elle devient un immense atrium ouvert sur 18 mètres de hauteur et regroupe l’ensemble des services aux fonctionnaires et visiteurs, de même qu’une cafétéria et une salle à manger, ainsi qu’un plan d’eau décoratif. L’étape “Extramuros” répond aux attentes d’extension du site de l’OMC en complétant, sans l’exclure, l’ensemble existant.
Le bâtiment extramuros respecte une certaine distance avec le bâtiment existant ce qui permet de révéler un nouvel espace de qualité entre les deux bâtiments. Le coût total s’élève à 130 millions pour les trois phases, la Confédération contribue à ce développement par des dons de 45 mio pour le CWR, de 10 mio pour l’extramuros et enfin par un don de 15 mio pour la relocation, au chemin des Mines, durant les travaux.

La FIPOI avance 40 mio pour l’extramuros et 20 mio pour l’intramuros sous forme de prêts sans intérêts sur 50 ans, alors que la République et Canton de Genève met le terrain gratuitement à disposition, sous la forme d’un droit de superficie.

PROJET

Projets complexes. Les transformations de la cour sud comprennent la réalisation d’un nouveau dallage avec une structure porteuse en béton armé surmontée d’une charpente en profils métalliques fermée par un plancher en bois. Très favorable du point de vue statique, cette solution autorise la couverture de grandes portées sans surcharger la structure et en évitant l’adjonction d’éléments porteurs intérieurs.

Cet espace d’envergure, modulable en un, deux ou trois volumes est entièrement capitonné, y compris les parois mobiles, la surface totale de ce revêtement atteignant 3’000 m2. Cette option de haute qualité conceptuelle et de mise en œuvre permet d’obtenir une qualité acoustique sans défaut et un confort d’usage exceptionnel.

Par ailleurs, des lanterneaux et des éléments techniques divers sont incorporés au plafond, sans être source de défaut esthétique ou qualitatif. Patio à ciel ouvert et élément central classique de l’architecture originale du bâtiment historique, la cour nord est transformée en atrium par la mise en place d’une couverture en charpente métallique qui s’appuie sur l’ancienne corniche et s’élève en se cintrant dans les deux sens pour définir une géométrie concave.

Afin d’obtenir une jonction plane entre profils, chaque élément est vrillé plusieurs fois et l’intersection dessine une trame de 3 mètres de côté fermée par des coussins transparents en ETFE (polymère thermoplastique). Un compresseur implanté en toiture est relié à chacun des 104 éléments et assure une pression d’air constante dans les coussins, dont certains sont montés sur des ouvrants asservis à la domotique du bâtiment.

Situé dans la partie sud du terrain, l’Extramuros doit intégrer les contraintes existantes, nécessaires et fonctionnelles et remplir des critères d’ouverture et de transparence, de pragmatisme et de flexibilité, de stabilité et d’orientation à l’international. Les lignes de fuite du bâtiment existant sont en partie reprises et complétées. La hauteur du nouvel édifice s’adapte elle aussi au bâti, créant ainsi une image générale équilibrée, bien proportionnée et au sein de laquelle le neuf dialogue en harmonie avec l’ancien.

Chaque visiteur chemine depuis l’entrée principale, à travers le bâtiment existant puis arrive directement dans le lobby central de l’extension par un généreux pont piéton. L’extension se compose principalement de deux parties: une zone située au niveau du sol et un bâtiment cristallin suspendu. Grâce à cette répartition, l’ensemble semble plus léger et s’intègre parfaitement avec le parc arborisé.

L’image reflétée inspire un sentiment d’ouverture et de transparence. La zone située au niveau du sol abrite tous les équipements collectifs, tels le lobby et la réception, le restaurant avec cuisine et zone de livraisons ainsi que l’espace multifonctionnel. Au sous-sol se trouvent l’unité de reproduction de documents, les locaux techniques et le parking.

La terrasse située côté Ouest du bâtiment prolonge le restaurant en direction du lac. La toiture de cette partie de l’édifice, constituée de lattes en bois, est accessible et propose une plateforme panoramique invitant à la détente.

La partie suspendue abrite l’administration et les bureaux. La réalisation à la plastique simple de cet espace évoque la légèreté, l’agréable et le moderne intemporel. Il s’accorde avec l’existant et s’ouvre aussi bien en direction du parc que vers le bâtiment historique. L’espace extérieur ainsi créé entre le nouvel et l’ancien édifice bénéficie de la position des bâtiments. Il s’ouvre en espace de lumière, d’air, de verdure et de soleil. Grâce à une organisation optimale du programme des bureaux, des espaces libres sont créés. Ces espaces servent de lieux de rencontre et de communication. Chaque étage propose différentes possibilités d’agencement: bureaux individuels, bureaux mixtes et même bureaux ouverts (open-space). Dans la zone centrale se trouvent les ascenseurs, les escaliers de secours et tous les locaux de service. L’orientation à travers le bâtiment est ainsi largement facilitée. L’impression de transparence et d’ouverture est amplifiée par des murs de séparation partiellement vitrés. L’espace vert semble ainsi présent même à l’intérieur.  

Dans le but de satisfaire les besoins des occupants, il est important de leur fournir le contrôle individuel de leur propre environnement et d’avoir la possibilité d’ajuster leur niveau de confort. Par exemple, un dispositif d’ombrage permet d’ajuster la quantité de la lumière naturelle et de radiation solaire, une fenêtre manuellement ouvrable permet de contrôler le confort thermique, la qualité de l’air et les conditions acoustiques. La forme du bâtiment et son aspect reflètent ses objectifs. La façade vitrée double peau, comportant des vitrages de très haute performance thermique et acoustique, des moyens passifs, une activation de la ventilation naturelle supplée par un équipement à haute efficience, permet d’atteindre de hautes performances énergétiques, labelisées Minergie-P.

Le bâtiment est par ailleurs relié au réseau Genève-Lac-Nations (GLN) qui fournit le chaud et le froid par échangeur à partir de l’eau du lac, sans consommation d’énergie fossile et sans dégagement d’oxyde de carbone. Il comprend également un système de récupération des eaux pluviales, réutilisées pour les installations sanitaires.